Mas Vyé Fò
Mas Vyéfò, l'un des plus anciens carnaval de Guadeloupe
Situé dans le sud de l'île de Basse-Terre , la commune de Vieux-Fort a, depuis plus de 150 ans, son propre carnaval.
Véritable pan de la culture locale, les Mas Vyéfò ou « Masques de Vieux-Fort » avec leur musique douce et leurs habits de madras nous replongent dans la Guadeloupe d’antan. Encadré par des règles strictes, les Mas Vyéfò ont leur propre manière de célébrer le carnaval.
Kongo, également connu sous le nom de "nèg gwo siwo" ou encore "mas à goudwon"
Le premier dimanche de l’année, à l’épiphanie, les carnavaliers de Vieux-Fort font le Kongo en se recouvrant de sirop noir dont seuls quelques initiés connaissent la composition rappelant les origines africaines. Les Kongos réalisent une danse sur 2 bambous à hauteur d’hommes. La marche est ouverte par le Gourreau.
Mas Grajé Mannyok
Le deuxième dimanche, place au Mas Grajé Mannyok (masque râper macioc). Les carnavaliers mettent en scène le processus de transformation du manioc en farine et en kassav. Les costumes pour ce défilé sont des chapeaux de paille, des pantalons, des chemises, des robes, des jupes.
Mas Pilé Kafé
Le troisième dimanche, c’est le jour du Mas Pilé Kafé (masque piler café), représentant le processus de transformation du café de la graine à la boisson.
@Les Masques de Vieux-Fort
Mas a bel ganm
Le quatrième dimanche de janvier, c’est le Mas a bel ganm où les hommes se transforment en femme et inversement.
Origine du Mas Vyéfò
L’origine de ce carnaval demeure toujours un mystère mais les fortes ressemblances avec le carnaval de la Dominique et de Montserrat laissent interrogateurs nombreux ethnomusicologues. Ces ressemblances sont certainement dues aux nombreuses transactions entre Vieux Fort et le nord de la Dominique, sans oublier Montserrat qui n’est qu’à quelques kilomètres de Vieux Fort.
De nombreuses autres traditions entourent les Mas Vyéfò. Au début, les femmes ne se déguisaient pas et étaient exclusivement dédiées à la confection des costumes de leurs maris. Cependant, avec les guerres, elles finirent par se retrouver sur le devant de la scène et se mettaient à les remplacer. Le départ des défilés des Mas Vyéfò se faisaient dans le bik à mas, endroit tenu secret à l’Anse Dupuis où les hommes se retrouvaient pour se déguiser. Toutefois, les femmes ne pouvaient reconnaître leurs époux car ces derniers s’échangeaient tout ou parti de leur costume entre eux.
Aujourd’hui, le départ a toujours lieu à l’Anse Dupuis mais l’endroit n’est plus tenu secret.
Le défilé des Mas Vyéfò est conduit par le mèt à mas (maître des mas) qui est, généralement un aîné de la commune. Il dirige le cortège des musiciens qui ne doivent absolument pas changer de place au risque de fausser le son de la musique. Ils utilisent différents instruments dont le chacha et deux tambours recouverts de peau de cabri : tambour à plat, tambour à deux bondas (tambour à deux fesses)