EXPOSITION
voile traditionnelle

La saintoise

La saintoise (Sentwaz en créole) ou canot saintois est une barque de pêche non pontée, manœuvrable traditionnellement à voile ou à rame, originaire de l’archipel des Saintes et qui s’est répandue dans l’ensemble des Petites Antilles.

Sa pratique se développe rapidement dans le nautisme guadeloupéen et devient une nouvelle discipline sportive, la voile traditionnelle.




Source : Classe des canots de voile traditionnelle de Guadeloupe

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saintoise

Suite à l'arrivée du moteur hors-bord dans les années 1960, un charpentier de marine saintois du nom de Alain Foy, adapta le bateau à la technologie afin de créer la saintoise à moteur.






Arrivée des bretons aux Saintes

Les premiers bretons se sont installés aux Saintes en 1648. Nommés les “Petits Blancs”, ces européens modestes étaient venus travailler sous contrat dans les Antilles françaises à la recherche de liberté. Refusant toutefois de s’engager auprès des grandes familles de colons dans les sucreries, les bretons trouvèrent refuge aux Saintes.

Avant de quitter la France métropolitaine, ils étaient majoritairement agriculteurs. Les terres étant peu favorables à la production de canne à sucre, les bretons se sont alors rabattus sur une activité qu’ils maîtrisaient tout autant : la pêche.

La pêche a longtemps été la principale activité des îles des Saintes et demeure encore prépondérante. Le canot saintois est une véritable adaptation du canot creux breton aux conditions de navigation des Saintes et l’un des moyens de transport pour la pêche respectueux de l’environnement.



CONSTITUTION & ÉTAPES DE FABRICATION DE LA SAINTOISE

Le charpentier de marine met en moyenne deux mois pour construire un canot à voile traditionnelle.

Lors de la fabrication du canot saintois, plusieurs bois sont utilisés tels que l'acajou rouge, blanc, le poirier pays, le courbaril ou encore le corossolier.

Pour la construction de la coque, on retrouve différents bois tels que :

  • Le bois du nord pour la quille
  • L’acajou pour les bordées et le plancher
  • Le poirier pays pour les membrures et la proue
Canot

Les voiles (foc et grand voile) sont reliées au mât et à la bôme qui est réalisé en bois de corossolier ou en bambou. Ils sont ainsi joints ensemble par des bagues (en liane) appelées “ailes de ravèt”.

Cette barque de pêche traditionnelle est l'œuvre du savoir-faire des charpentiers de marine d'origine bretonne installés aux Saintes aux XVIIème siècle. Elle a été conçue pour l'activité première de l'île : la pêche.

L’embarcation est lestée par des roches et est manœuvrée par un équipage d'au moins cinq individus (et sept maximum pour les équipages exclusivement féminins ou jeunes), maintenant l'allure au trapèze.



Etape 1 : Quille du canot

©Alain Marc FOY – REFERENCE A LA VIDEO FN

Etape 2 : Ossature du canot

Etape 3 : Mise en place du bordé

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Etape 4 : Vernissage

Etape 5 : Peinture d’étanchéité

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Étape 6 : Création des motifs (peinture)

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Étape 7 : Canot finalisé !

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Autrefois utilisé pour la pêche..

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Les pêcheurs ont développé diverses techniques de pêche au fil des années telles que le lancer de filet, la pêche à la traîne ou encore l’utilisation de casier appelé “nasse” destiné à attraper les poissons.

Anciennement, le cadre était fabriqué avec des bambous, ou de la canne coupée. Malheureusement, le bambou se conservait difficilement dans l'eau de mer subissant l'action de divers agents dégradants. C’est pourquoi aujourd'hui, sa fabrication a été améliorée, le rendant plus solide avec l’utilisation du grillage et du bois de merisier.

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Le tourment d'amour

Selon les dires, après une dure journée passée en mer, le marin pêcheur saintois était accueilli par sa femme avec de délicieux gâteaux fourrés à la confiture de coco appelés “tourments d’amour”.

Confectionnés avec tendresse, elle lui offrait ces petits mets en guise de réconfort dès son retour de mer. Les tourments d’amour sont aujourd’hui déclinés en plusieurs saveurs, banane, goyave et ananas.

Nous vous invitons à déguster ces délicieux tourments d’amour sur les Îles des Saintes, voyage culinaire garanti !



Course de canot à voile traditionnelle

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Autrefois, les pécheurs saintois profitaient des jours de fête pour organiser des régates de canots saintois dans la rade des Saintes. Cette pratique s’est popularisée avec la création du Tour de Guadeloupe en Voile traditionnelle (TGVT) au début des années 2000. Cette course a pour objectif de faire naviguer et régater des passionnés, et assurer la promotion de la tradition et des bateaux en organisant des circuits qui contribuent à l'harmonisation des calendriers fédéraux.

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En effet, le TGVT et le Traditour sont des compétitions nautiques en canot traditionnel qui se distinguent par leur caractère patrimonial. Le TGVT (Tour de Guadeloupe en Voile Traditionnelle) se déroule chaque année pendant la deuxième semaine de juillet. En 2018, le TGVT est remplacé par le Traditour. C'est l'évènement de voile traditionnelle le plus attendu, rassemblant entre 35 à 40 canots, soit 400 matelots ainsi que des milliers de spectateurs. Cette compétition nautique qui évolue dans son temps concerne aussi les biens les hommes que les femmes.

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D’autres évènements se sont développés peu à peu, sous l'égide de la Classe des Canots Saintois de Voile Traditionnelle de Guadeloupe, le calendrier sportif s'est ainsi structuré permettant de se retrouver de janvier à août :

  • Challenge Apiyé 2021 (4 à 5 régates à raison d'une par mois de janvier à mai).
  • CGVT, qui se déroulait chaque année sur 6 journées étalées de janvier à juin change de formule à partir de 2018 pour améliorer sa lisibilité et son attrait sportif et est regroupé sur 1 week-end.
  • Traditour (Nouvelle formule du Tour de Guadeloupe en Voile Traditionnelle depuis 2018).
  • Course du 1er mai (Sainte-Rose).
  • Mémorial Forbin (Pointe-à-Pitre).
  • Mémorial Mike Dulorme - Vwal O Van (La Désirade)

Le Salako, le chapeau traditionnel des Saintes

Salako

Fabriqué à partir de bambou et de feuilles de palmier tressées et cousues à la main, le chapeau traditionnel Saintois, a une forme conique, avec une large bordure qui protège le visage et le cou. Il peut faire l’objet d’une touche de personnalisation et de créativité en étant recouvert du célèbre madras antillais ou divers tissus.

Véritable outil de travail pour les pêcheurs, l’origine de son apparition reste encore incertaine. Certains prétendent que le Salako est arrivé aux Saintes vers la fin du XIXème siècle sur la tête d’un officier de marine revenant d’une région du nord du Vietnam, d’autres affirment que le Salako aurait été apporté par des Annamites indochinois déportés aux bagnes des Saintes en 1873.

Les artisans qui fabriquent ces chapeaux sont appelés les "tresseurs de Salako" et sont considérés comme les gardiens de la tradition. Le Salako est fabriqué sur l’île de Terre-de-Bas par quelques derniers artisans qui détiennent encore l’art de sa confection. Le processus de fabrication, long et complexe, nécessite une grande habileté et un savoir-faire spécifique.

Le chapeau est un symbole important de la culture créole et de la fierté locale de l'archipel des Saintes en Guadeloupe.

Paquerette Morvan et ses enfants sont aujourd’hui les derniers fabricants du Salako sur l’Île de Terre-de-Bas. Une belle tradition saintoise qui se perpétue de génération en génération par la famille Morvan !

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